REFERENTIEL 2009
https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/Referentiel_PMI_bdef.pdf
Ce référentiel est destiné aux professionnels chargés de l’évaluation des demandes d’agrément d’assistants maternels, pour que leur délivrance soit fondée sur les bases les plus cohérentes, objectives et pertinentes possibles sur l’ensemble du territoire, au regard du métier concerné.
Ce référentiel est un outil de travail qui permet de préparer les entretiens, d’analyser les données recueillies au cours de ces entretiens et de finaliser l’évaluation par des rapports qui serviront à la prise de décision et seront versés au dossier administratif du candidat. Il précise les étapes, les domaines d’évaluation, et les caractéristiques de l’agrément ainsi que les modalités d’accompagnement des assistants maternels
L’évaluation et l’instruction des demandes d’agrément est un travail d’observation, d’écoute, de dialogue et d’analyse. Cette période de rencontre doit également être l’occasion de transmettre des informations et des recommandations aux candidats.
Les entretiens avec le candidat visent à apprécier l'aptitude à exercer la profession, en tenant compte du fait que la formation de 120 heures, ainsi que l’initiation aux gestes de secourisme, effectuées après l'agrément, apporteront au candidat un complément de connaissances et de compétences.
La visite de son domicile vise à apprécier les conditions d’accueil, notamment la sécurité et l’adaptation du logement à l’accueil d’enfants. La personne qui fait une demande d’agrément va accueillir des enfants dans son environnement familial et celui‐ci, ainsi que son mode de vie, sont susceptibles d'avoir un impact sur la sécurité et le bien‐être des enfants accueillis.
Aussi doit‐elle pouvoir accepter que des questions touchant à sa famille et à ses habitudes de vie soient posées. Mais le droit au respect de la vie privée et du domicile, reconnu par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, impose un rapport de proportionnalité entre le degré d'ingérence dans la vie personnelle du candidat et le motif de cette ingérence : la protection des enfants qu'il va accueillir.
Les différentes étapes de la procédure d’agrément doivent permettre au président du conseil général de prendre la décision la plus juste et la mieux étayée possible, en tenant compte à la fois de sa responsabilité de garantir la sécurité et l'épanouissement des enfants accueillis par les assistants maternels, et du droit à travailler des candidats à l’agrément.
Elles doivent aussi permettre au candidat de « mûrir » sa réflexion, de prendre conscience des réalités du métier et de cheminer dans son projet professionnel, de manière à ce que celui‐ci soit en adéquation avec les conditions nécessaires pour garantir la qualité d’accueil des enfants.
LES RÉUNIONS D'INFORMATION SUR LA PROFESSION D'ASSISTANT MATERNEL
Textes applicables (extraits du CASF1 ) Article R. 421‐1 En application des dispositions de l'article L. 2112‐2 (7°) du Code de la santé publique et selon les modalités prévues à l'article L. 214‐6, le président du conseil général organise de façon régulière des séances d'information relatives à l'activité d'assistant maternel à destination des candidats éventuels à cette profession, au cours desquelles sont présentés notamment le rôle et les responsabilités de l'assistant maternel, les modalités d'exercice de la profession, les conditions de l'agrément prévu par l'article L. 421‐3, les droits et obligations qui s'attachent à cet agrément, les besoins de l'enfant et les relations avec les parents ou les personnes responsables de l'enfant.
Des représentants d'associations et d'organisations représentatives d'assistants maternels, des personnes morales et des particuliers employeurs peuvent être invités à participer à ces séances. Dans les communes ou leurs groupements dotés d'un relais assistants maternels tel que défini à l'article L. 214‐2‐1, le président du conseil général peut associer ce dernier à l'organisation des réunions d'information. Bien que la participation à cette réunion ne soit pas une obligation pour les candidats, il est souhaitable que le département ou le service s’organise pour permettre au plus grand nombre d’y participer, si possible avant la remise du formulaire de demande d’agrément.
L'expérience des départements qui les ont mises en place a montré l'intérêt et l'efficacité de ces réunions pour une première auto‐sélection par les personnes intéressées elles‐ mêmes. Les informations apportées tant par les services de protection maternelle et infantile (PMI) que par des assistants maternels peuvent conduire les candidats à la profession d’assistant maternel à prendre conscience que l'agrément et/ou l'exercice du métier comportent des exigences auxquelles ils ne peuvent ou ne veulent, a priori pas satisfaire.
Objectifs des réunions d’information
* Informer les candidats sur le rôle de l’assistant maternel et les responsabilités liées à l’exercice de cette profession
* Informer les candidats sur les modalités d’exercice de la profession (emploi direct par les parents, ou dans une crèche familiale ou en regroupement), les conditions de l’agrément, et les droits et obligations qui s’attachent à cet agrément
* Sensibiliser les candidats aux besoins de l’enfant et aux relations avec les parents ou les personnes responsables de l’enfant
* Informer les candidats sur les droits sociaux des assistants maternels : rémunération, indemnités, congés, formation
* Amener les candidats à prendre en compte la réalité de cette activité et à en comprendre la complexité
Au cours des échanges avec les participants, seront évoqués :
- les principaux pré‐requis chez les assistants maternels : disponibilité pour l’enfant et ses parents, respect de l’autre, tolérance, capacité d’adaptation, sens de l’observation, capacité de prendre en compte les demandes et rythmes diversifiés des jeunes enfants et d’y apporter des réponses éducatives appropriées, climat de confiance, discrétion, respect de la liberté de conscience des familles et prévention du risque de prosélytisme, en particulier religieux ;
- les contraintes et exigences du métier d’assistant maternel : l’assistant maternel doit prendre conscience que sa disponibilité pour ses propres enfants et sa famille devra être articulée avec celle accordée aux enfants accueillis, des horaires élargis susceptibles d'empiéter sur la vie familiale, des conditions d’exercice du métier le plus souvent « indépendant » et du risque d’isolement professionnel ;
- les responsabilités de l’assistant maternel : l’assistant maternel doit prendre conscience de l’importance d’un d’engagement dans la durée auprès de l’enfant et mettre tout en œuvre pour assurer et préserver effectivement la sécurité et la santé des enfants accueillis.
Il doit également être informé que la responsabilité de l’accueil d’un enfant est strictement personnelle et que le fait de laisser un enfant seul ou à la garde d’un mineur est un motif de retrait d’agrément
- les relations avec le service de PMI, le cas échéant avec l’équipe de la crèche familiale (accompagnement, suivi et contrôle), et avec les parents, notamment lorsqu'ils sont employeurs directs.
Chaque candidat devrait disposer, à cette étape de la procédure, d'informations suffisantes pour se projeter de façon plus concrète dans le métier d’assistant maternel, la conciliation entre sa vie familiale et sa vie professionnelle, l’engagement que représente l’accueil d’enfants, et l'aménagement, le cas échéant, de son cadre et de ses habitudes de vie et de celles de sa famille pour offrir des conditions d'accueil propres à assurer le développement physique, intellectuel et affectif des enfants qui lui seront confiés.
Afin d’éviter les effets de surprise et de malaise, voire de contestation de la part des candidats lors des entretiens d’évaluation, ils devront être informés, dès cette réunion, que seront examinés :
- la sécurité, le confort et l'adaptation de leur logement à l'accueil de jeunes enfants, ce qui implique la visite des pièces destinées aux enfants accueillis, mais aussi la vérification de l'usage des autres pièces du logement.
Le lieu d'accueil étant le domicile privé, le service de PMI devra prendre en compte, dans la mesure du possible, le souhait de l’assistant maternel de limiter l'accès à certaines pièces, car non accessibles aux enfants accueillis (chambre du couple ou de l'un des enfants de l’assistant maternel par exemple) ;
- leur réelle disponibilité de temps et d'esprit, en prêtant une attention particulière aux activités, pratiques ou contraintes personnelles ou familiales qui, durant leur temps de travail, peuvent avoir une incidence sur les conditions d'accueil des enfants ;
- la maîtrise du français oral ;
- la situation du conjoint, notamment pour savoir s’il est présent au moment où les enfants sont accueillis ;
- le bulletin n° 3 des personnes majeures vivant au foyer de l’assistant maternel ; le candidat devra être informé que ce document sera apprécié dans les limites de l’objectif recherché (vérifier l’absence de condamnations incompatibles avec l’accueil d’un enfant, etc.) ;
- la présence d’un chien réputé dangereux (catégorie 1 ou 2), qui constitue un motif de refus ou de retrait d’agrément.
Dans le respect des personnes et des enfants accueillis, les candidats seront informés que certaines problématiques personnelles ou familiales (violences conjugales, pratiques addictives, etc.) peuvent avoir une incidence sur les conditions d’accueil des enfants, être préjudiciables à leur engagement auprès des parents et des enfants, et les contraindre à une interruption de leur activité.
L’existence d’une mesure de protection en cours pour l’un des enfants du candidat constitue un élément de réserve et exige des approfondissements particuliers avec le candidat, en liaison avec le service concerné (Service de l’aide sociale à l’enfance – ASE, Justice, sous réserve des règles relatives au secret professionnel).
En tout état de cause, il devra être porté à la connaissance des candidats qu’ils peuvent ne pas répondre à des questions pouvant constituer une intrusion excessive dans la vie 12 privée et sans rapport avec l’objet de l’évaluation des candidatures, comme par exemple les questions relatives aux revenus du foyer.
REMISE DU FORMULAIRE ET DÉPÔT DU DOSSIER
L’usage du formulaire Cerfa est exclusif, aucun autre questionnaire écrit ne peut être demandé.
Toute autre pièce, demande orale ou question sans rapport avec les objectifs de l’évaluation de la candidature doivent être également proscrites.
Le dossier est remis de préférence à la fin de la réunion d’information aux candidats.
Les pièces du dossier sont les suivantes :
- formulaire de demande d’agrément renseigné (« Cerfa ») ;
- certificat médical ;
- formulaire relatif à la demande d’extrait de casier judiciaire n° 2 du candidat ;
- extrait de casier judiciaire n° 3 des adultes résidant habituellement au domicile (hors le candidat lui‐même).
Les personnes résidant occasionnellement au foyer ne sont pas soumises à cette obligation.
En cas de réception d’un dossier incomplet : le droit commun prévoit un délai de 15 jours pour le service de PMI pour demander les pièces manquantes.
L'ÉVALUATION DE LA DEMANDE : ENTRETIENS ET VISITE DU LOGEMENT
Les professionnels chargés de l'agrément doivent pouvoir :
- tenir compte du fait que le candidat n'a jamais exercé cette profession et que ce type d'évaluation est tout nouveau pour lui.
Les motifs de refus fondés sur l’absence ou l’insuffisance de capacités éducatives (Par exemple « vous n'avez pas les capacités éducatives permettant d'envisager l'accueil des enfants ») doivent être étayés ;
- tenir compte du fait que, lors d'une première visite des professionnels du service de PMI, les candidats à l'agrément peuvent avoir une visibilité restreinte de la profession, même s’ils sont sensés avoir engagé une réflexion au préalable
- instaurer une relation d’échange et de confiance avec le candidat, lui permettant d'être attentif à son propre ressenti, tout en suscitant le questionnement et la réflexion, et en veillant à ne pas apporter de réponses anticipées ;
- encourager le candidat à se projeter dans la réalité de l’accueil, à partir de son expérience et de son vécu, et/ou à l'aide de mises en situation ;
- repérer le cas échéant les contradictions dans le discours du candidat lors de mises en situations ;
- repérer les réactions et les attitudes du candidat face aux observations qui lui sont faites (position de déni, de résistance ou au contraire de réflexion) et ses capacités de remise en question et d’évolution ;
- repérer les effets de la réunion d’information sur son discours, l'intérêt manifesté pour le développement de ses compétences et l'approfondissement de ses connaissances, par la formation et l'accompagnement.
À l’issue d'un ou de plusieurs entretiens et d’un travail d’analyse en vue d’apprécier les éléments recueillis avec la plus grande objectivité, les professionnels élaboreront un document écrit.
Les conclusions seront nécessairement présentées ultérieurement au candidat. Lorsque le professionnel envisage d'émettre un avis défavorable, il est important qu'il en présente les motifs réels et précis au candidat, en lui explicitant les faits observés et les incidences possibles sur l'accueil des enfants, dans le respect de sa personne.
Ce temps d’échange permet :
- de finaliser l’évaluation ;
- d’apprécier la capacité du candidat à prendre en compte les attentes éducatives des parents ainsi que les conseils des services de PMI dans le domaine de la petite enfance ;
- d’apprécier la capacité du candidat à prendre en compte de façon constructive les remarques qui lui sont faites, et le cas échéant de reconsidérer l’avis qui sera émis ;
- d’être dans une relation de franchise avec le candidat, et d'éviter un effet de surprise lors de la notification d'un refus total ou partiel d’agrément qu’il est toujours souhaitable d’accompagner ;
- de donner au candidat des éléments précis de réflexion sur son projet en cas de nouvelle demande d’agrément.
LES DOMAINES D'ÉVALUATION DE LA DEMANDE D'AGRÉMENT
Textes relatifs à l’agrément des assistants maternels (extraits du CASF) Agrément initial Article R. 421‐3
Pour obtenir l'agrément d'assistant maternel ou d'assistant familial, le candidat doit :
1º Présenter les garanties nécessaires pour accueillir des mineurs dans des conditions propres à assurer leur développement physique, intellectuel et affectif ;
2º Passer un examen médical qui a pour objet de vérifier que son état de santé lui permet d'accueillir habituellement des mineurs et dont le contenu est fixé par arrêté des ministres chargés de la Santé et de la Famille ;
3º Disposer d'un logement dont l'état, les dimensions et l'environnement permettent d'assurer le bien‐être et la sécurité des mineurs compte tenu du nombre, et s'agissant d'un candidat à l'agrément d'assistant maternel, de l'âge de ceux pour lesquels l'agrément est demandé.
Article R. 421‐5 Les entretiens avec le candidat et les visites à son domicile doivent permettre de s'assurer :
1° De sa disponibilité, de sa capacité d'organisation et d'adaptation à des situations variées ;
2° De son aptitude à la communication et au dialogue ;
3° De ses capacités d'observation et de prise en compte des besoins particuliers de chaque enfant, et des attentes de ses parents ;
4° De sa connaissance du rôle et des responsabilités de l'assistant maternel ;
5° Que son habitation ait des dimensions et présente des conditions de confort, d'hygiène et de sécurité permettant d'accueillir des jeunes enfants, et de garantir leur santé, leur bien‐être et leur sécurité ;
6° Qu'il identifie les dangers potentiels de son habitation pour les jeunes enfants et prévoit les aménagements nécessaires pour prévenir les risques d'accidents ;
7° Qu'il dispose de moyens de communication lui permettant de faire face aux situations d'urgence.
LES OBJECTIFS DE L’ÉVALUATION
La procédure d'instruction doit permettre de s'assurer de la maîtrise du français oral par le candidat.
L’objectif est de vérifier que le candidat sera en capacité de mener des échanges avec les parents, les professionnels de la PMI et de suivre la formation obligatoire.
L'agrément est accordé si les conditions d'accueil garantissent la sécurité, la santé et l'épanouissement des mineurs […], en tenant compte des aptitudes éducatives du candidat (article L. 421‐3 du CASF).
La situation pénale – sans condamnations incompatibles avec l’accueil d’un enfant – sera également vérifiée.
Plus globalement, l’évaluation doit également permettre : d’apprécier les motivations du candidat.
En préliminaire de l’évaluation des critères d’agrément, il apparaît indispensable de revenir avec le candidat sur ses motivations à demander un agrément d’assistant 17maternel afin de connaître sa réflexion initiale concernant l’élaboration de son projet professionnel.
L’intérêt porté à la motivation du candidat apportera aussi aux professionnels des indications sur sa conscience de l'importance d'un engagement dans la durée pour l’accueil de l’enfant.
Il est utile de prendre en compte le processus ayant conduit à la demande (souhait de rester au domicile pour l’éducation de ses enfants ; volonté de travailler auprès d’enfants ; évènements liés au parcours professionnel ou personnel ; échec de recherches d'emploi à l'extérieur) tout au long de l'entretien dans le souci de permettre aux candidats de s'engager dans la profession avec la meilleure connaissance possible de la réalité du métier et d'éviter désillusions ou difficultés ultérieures.
Certaines situations (démarche menée uniquement sur les conseils des services de l’emploi, non participation à une réunion d'information) peuvent justifier un apport préalable d'information ; d’aborder la problématique de la prise en compte de la famille du candidat.
Il est primordial de susciter la réflexion du candidat sur l'impact que son activité est susceptible d'avoir sur sa vie familiale et sur la vie quotidienne des membres de sa famille, et réciproquement, sur les répercussions que les habitudes de vie des membres de la famille peuvent avoir sur l'accueil des enfants.
Il est donc important d'évoquer avec lui la façon dont le projet a été abordé en famille, et, le cas échéant, avec les autres adultes et les autres enfants vivant au domicile, les réactions de ceux‐ci et l'idée qu'ils se font de l'accueil d'enfants à leur domicile.
Une opposition de la part de membres de la famille peut constituer un élément d’appréciation défavorable.
Il est donc important d’apprécier le caractère (manifeste ou implicite) de cette opposition.
En tout état de cause, l’accord du conjoint au projet d’accueil parait indispensable pour assurer la qualité d’accueil aux enfants et à leurs familles.
VÉRIFIER QUE LE CANDIDAT PRÉSENTE LES GARANTIES, LES CAPACITÉS ET LES QUALITÉS PERSONNELLES NÉCESSAIRES POUR ACCUEILLIR DES MINEURS DANS DES CONDITIONS PROPRES À ASSURER LEUR DÉVELOPPEMENT PHYSIQUE, INTELLECTUEL ET AFFECTIF
Disponibilité, capacité à s’organiser et à s’adapter
Les professionnels seront attentifs à évaluer :
- la disponibilité propre du candidat : capacité à être présent personnellement et effectivement pour prendre en charge les enfants confiés, capacité à être attentif et vigilant auprès des enfants.
Une attention sera portée notamment à des activités personnelles pendant le temps de présence des enfants et susceptibles d'avoir des répercussions sur les conditions d'accueil, à un état de fragilité psychologique, y compris conjoncturelle, peu propice à une attention suffisante aux enfants accueillis, ainsi qu'à des difficultés à s'organiser avec ses propres enfants ;
- les limites à cette disponibilité que peuvent apporter les contraintes et les interférences avec sa vie familiale (déplacements fréquents pour ses propres enfants, prise en charge d'un parent malade ou dépendant, etc.).
La présence d'un enfant en bas âge ne doit pas être un motif de refus systématique de l'agrément ;
- la capacité du candidat à envisager le partage du temps et de l'espace entre les enfants accueillis et les membres de sa famille, à trouver des solutions face à des situations présentes ou possibles qui peuvent compromettre, in fine, la qualité de l'accueil (par exemple : travail nocturne et sommeil diurne d'un adulte de la famille, tabagisme ou toute autre pratique addictive , etc.) ;
- la capacité du candidat à s’interroger sur ses manières de faire avec ses propres enfants, et son ouverture à d'autres principes éducatifs que les siens.
De façon plus générale, l’évaluateur ne doit pas fonder son jugement sur des critères discriminatoires ou imposer des exigences manifestement excessives.
Ainsi, il ne doit pas imposer de contraintes supplémentaires à l’assistant maternel, par exemple : inscrire ses propres enfants à la cantine ou réaliser des aménagements non évalués raisonnablement.
Il devra s’abstenir de toute critique verbale, appréciation subjective ou jugement de valeur.
Enfin, une rencontre avec le conjoint, ainsi qu'un entretien avec celui‐ci s’il est susceptible d’être présent pendant le temps d’accueil, est souhaitable dans le cadre de l’évaluation de la demande.
Il est important que les services de PMI puissent aménager les conditions de rencontre avec le conjoint notamment en cas de contraintes professionnelles particulières de ce dernier.
Capacité de communication et de dialogue
La capacité de communication et de dialogue de l'assistant maternel est essentielle aussi bien dans ses relations avec les enfants, que dans ses relations avec les parents et les autres professionnels.
Le professionnel chargé de l’examen de la demande d’agrément évaluera notamment :
- la maîtrise de la langue française orale, de façon à pouvoir suivre la formation obligatoire ;
- la capacité d'écoute, de restitution et d’observation.
L'absence de maîtrise de la lecture et de l'écriture n'est pas en soi un motif suffisant de refus d'agrément.
Elle est évidemment de nature à mettre l'assistant maternel en difficulté, tant dans l'exercice de sa profession que pour le suivi de la formation.
Un accompagnement en cas de refus d’agrément fondé sur l’absence de maîtrise du français oral est recommandé, en orientant par exemple les personnes concernées vers des services offrant des cours d’alphabétisation.
Capacités d'observation et de prise en compte des besoins particuliers de chaque enfant et des attentes de ses parents, aptitudes éducatives
Le professionnel s'attachera à évaluer :
- la capacité du candidat à se former pour faire évoluer ses connaissances sur le développement et les différents besoins de l'enfant : sécurité affective, cadre serein, besoin de communication, de sommeil, de nourriture et de jouer, etc. ;
- sa connaissance des activités et des jeux qui peuvent lui être proposés en fonction de son âge, de leur intérêt pour l'enfant ;
- ses facultés à adopter une attitude éducative permettant à chaque enfant d'acquérir l'autonomie correspondant à son stade de développement.
Seront notamment pris en compte :
- sa capacité à poser un cadre éducatif, tout en tenant compte des attentes des parents,
- la manière dont il appréhende son rôle par rapport aux limites et interdits éducatifs, notamment en termes d’administration de punitions,
- la patience et la tolérance du candidat et sa réflexion sur ses limites (quelle attitude face aux pleurs intenses d'un enfant, à son refus de manger ou de dormir, ou ses colères) ;
- sa réflexion sur la spécificité des besoins et des attentes de chaque enfant dans le cadre de son développement propre, et sur les moyens de respecter cette spécificité dans un contexte où plusieurs enfants sont accueillis.
Lorsque le candidat a rencontré des difficultés éducatives avec ses propres enfants, qui ont éventuellement donné lieu à des mesures éducatives ou de placement, il sera tenu compte des motifs de ces difficultés et des mesures prises, du moment où elles sont intervenues (des difficultés passées ne sont pas rédhibitoires) et des changements ou évolutions observés au sein de la famille et chez le candidat, depuis ces événements.
L'existence d'une mesure de protection en cours pour l'un des enfants du candidat exige des approfondissements particuliers avec ce dernier, en lien avec les autres services concernés (ASE, Justice, sous réserve des règles relatives au secret professionnel qui s’imposent à ces services et du respect du secret partagé, etc.).
Il convient, en particulier, de s’interroger sur ce que révèle ce type de mesure au regard des capacités éducatives du candidat.
Cette hypothèse devra être évoquée lors des réunions d’information.
Vérifier les connaissances du candidat en ce qui concerne le rôle et les responsabilités de l’assistant maternel
Il s'agit d'évaluer ce que représente, pour le candidat, l'exercice de ce métier et le fait d'accueillir des enfants.
Sur cette question plus encore que sur les autres, on tiendra compte de l'impact sur le candidat de la participation à la réunion d'information sur la profession, ainsi que de son propre « projet professionnel ».
En tenant compte de l’apport ultérieur de la formation, l’évaluation portera sur la capacité du candidat à se projeter comme un professionnel et sur la perception des responsabilités en tant qu’assistant maternel, notamment en ce qui concerne :
- la connaissance des règles juridiques (légales, réglementaires ou conventionnelles) qui régissent la profession ;
- la capacité à respecter la spécificité du mode de vie de chaque enfant et de chaque famille, tout en ayant conscience des contraintes et des exigences liées à l’accueil de certains enfants (enfant en situation de handicap, enfant atteint d’une maladie chronique, respect de certaines interdictions alimentaires liées à la religion, à une maladie ou à une allergie, etc.) ;
- la capacité à observer la discrétion professionnelle et à faire preuve de réserve : l’évaluation pourra notamment porter sur la perception de l’assistant maternel sur ce point ;
- la capacité à faire preuve de réserve et de retenue à manifester ou partager ses opinions et ses pratiques philosophiques, religieuses, politiques et syndicales vis‐à‐vis des enfants et de leurs parents ;
- la motivation pour suivre activement la formation professionnelle obligatoire et de la formation professionnelle continue ;
- la compréhension et l’acceptation du rôle de contrôle et de suivi des services de PMI ;
- l’ouverture à l'accompagnement par le service de PMI et l'équipe d’encadrement, dans la mesure où l’assistant maternel a également vocation à travailler en crèche familiale, et en partenariat avec les autres professionnels de l'enfance.
Vérifier que la santé du candidat n’est pas incompatible avec l’accueil de jeunes enfants
Indépendamment du certificat médical établi pour la constitution du dossier, les professionnels peuvent repérer d’éventuels problèmes de santé, y compris des pratiques addictives (tabagisme, alcoolisme ou autres dépendances) risquant de constituer des contre‐indications à l’accueil d’enfants.
Si l’avis médical est défavorable, la responsabilité incombe au médecin qui l’a délivré et non au service de PMI.
Pour écarter le risque d’accusation de discrimination dans l’accès à la profession d’assistant maternel, ce sont leurs conséquences éventuelles sur l’enfant qui devront faire l’objet d’une évaluation et non les problèmes de santé ou troubles des candidats eux‐mêmes.
Ainsi, s’agissant du tabagisme, il s’agira de sensibiliser le candidat et de s’assurer que le logement est totalement non fumeur durant toute la durée d’accueil des enfants et, si une personne fume dans le logement avant leur arrivée, que la pièce soit préalablement et convenablement aérée.
L’évaluateur non spécialiste peut faire appel à un autre professionnel de l’équipe, médecin ou psychologue, selon des modalités établies au niveau du service chargé de l’agrément. En cas de recours à un psychologue, son intervention doit se centrer sur l’évaluation de la motivation et la capacité professionnelle de la personne concernée.
Bien que seul le candidat fasse l’objet d’un examen médical spécifique, il doit être sensibilisé sur le fait que les personnes vivant à son domicile peuvent être atteintes de maladies contagieuses incompatibles avec l’accueil d’enfants.
Une liste de telles maladies n’existe pas. L’appréciation doit être effectuée au cas par cas, en tenant compte des évolutions des connaissances scientifiques.
LE LOGEMENT : TAILLE, AMÉNAGEMENT ET SÉCURITE PHYSIQUE
La visite et l'entretien doivent permettre d'évaluer :
- l’état du logement, sa sécurité, son aménagement et l'organisation de l’espace ;
l'environnement du logement, la sécurité de ses abords et son accessibilité ;
- l’existence de moyens de communication opérationnels et facilement accessibles et utilisables.
L’état du logement, sa sécurité, son aménagement et l'organisation de l’espace
Une attention particulière devra notamment être portée à la conformité avec les renseignements figurant dans le formulaire de demande d’agrément, au respect des règles d'hygiène et de confort élémentaires, à l’absence d'accessibilité au plomb établi par certificat délivré par un professionnel habilité (logements construits avant 1949).
Il s’agit d’évaluer l’espace disponible pour chacun des enfants accueillis et les enfants de la famille, pour le sommeil, les repas, le jeu et le change.
Ces espaces seront identifiés en tenant compte des pièces accessibles à l’enfant sans imposer des exigences excessives (par exemple : exiger une chambre par enfant accueilli).
Le lieu d’accueil étant le domicile privé de l’assistant maternel, les exigences ne doivent pas être disproportionnées, par exemple : l’exigence d’une salle spécifique pour les jeux, l’obligation de disposer de lits en bois et le refus du lit en toile ou la restriction d’agrément motivée par la présence d'un escalier pour accéder au logement.
Il conviendra de vérifier la capacité du candidat à gérer et aménager son espace de façon à garantir la sécurité et le bien‐être de l'enfant accueilli, dans une logique d'anticipation et de prévention.
En cas de refus d’aménagements prescrits par l’évaluateur, l’agrément pourra être refusé.
Il s'agit également de repérer les risques évidents et manifestes pour la sécurité des enfants accueillis dans une habitation qui est un domicile particulier et non un lieu dédié entièrement et exclusivement à l'accueil d’enfants. Bien entendu, sera appréciée la capacité du candidat à identifier les risques évidents qui pourront conduire à refuser l'agrément.
Il est important de préciser, si la sécurité constitue le seul motif de refus, la possibilité de revoir le dossier une fois les modifications réalisées.
Dans cette phase de l’entretien d’évaluation, les professionnels veilleront à privilégier une attitude pédagogique plutôt que prescriptive en matière de prévention des accidents domestiques (remise de brochures ou de matériel), en vérifiant avec les candidats (et non à leur place) que les sources de danger sont protégées ou rendues inaccessibles aux enfants. Si nécessaire, ils proposeront des solutions pertinentes en matière de prévention et s'assureront de leur bonne compréhension par le candidat.
L'environnement du logement, la sécurité de ses abords et son accessibilité
L’évaluation devra permettre d’apprécier :
- la possibilité de sortir en sécurité pour des activités ou des promenades dans des lieux adaptés ;
- comment le candidat envisage les sorties et la sécurité, compte tenu du nombre et de l'âge des enfants qu'il souhaite accueillir, en l'absence par exemple d'ascenseur pour un appartement à l'étage ;
- comment le candidat envisage d'assurer la sécurité de l'enfant en cas de source de danger aux abords immédiats (rivière, route, puits, etc.).
L’existence de moyens de communication opérationnels et facilement accessibles et utilisables
Le candidat doit disposer d’un téléphone, fixe ou portable, en état de marche, afin de pouvoir appeler et être joint en cas d’urgence, à tout moment de la journée.
S’il n’y a qu’un portable et pas de téléphone fixe, on s'assurera que le réseau est effectivement accessible. Les coordonnées des parents et les numéros d’appel d’urgence (Pompiers, SAMU, centre médical voisin, etc.) doivent être en permanence facilement consultables, mis en évidence en un endroit bien identifié et rapidement accessible.
Assurer la santé de l’enfant
L’assistant maternel a une obligation de moyens en matière de santé physique et de bien‐ être psychologique de l’enfant accueilli. En tenant compte de l’apport ultérieur de la formation, le professionnel évaluera les capacités et les perceptions du candidat, notamment sur les points suivants :
- les principales étapes du développement de l’enfant et ses besoins spécifiques selon l’âge ;
- les besoins nutritionnels de l’enfant en fonction de son âge, ainsi que la dimension relationnelle des moments de repas ;
- les principales mesures d’hygiène au quotidien : hygiène des mains ; - les principales affections chez le tout petit et les conduites à tenir, notamment l'administration des médicaments, en particulier en cas d’hyperthermie, de crise d’asthme ;
- les risques du tabagisme passif. Comme en matière de sécurité, les professionnels veilleront à adopter une attitude pédagogique et transmettront, si nécessaire, des messages utiles en
matière de santé, tout en s'assurant de leur bonne compréhension par le candidat.
La présence d’animaux au domicile du candidat
Les candidats doivent être informés de l’interdiction de la présence à leur domicile, pendant la durée de l'accueil d'enfants, de chiens réputés dangereux de catégorie 1 et 2.
Il faut les avertir qu’il s’agit d’un motif de refus ou de retrait d’agrément. Les mesures de précaution telles que museler un chien en présence d'enfants ne peuvent raisonnablement s'appliquer chez les assistants maternels compte tenu de la durée de l'accueil et ne sont donc pas opérationnelles et acceptables.
En tout état de cause, sous la réserve des animaux de catégorie 1 et 2 mentionnés ci‐ dessus, aucune interdiction générale et absolue de présence d’animaux ne doit être opposée.
Toute interdiction doit être raisonnable et proportionnée à l’objectif recherché.
La priorité donnée à l’enfant doit être abordée en évaluant la place de l’animal au domicile de l’assistant maternel, la capacité de l’assistant maternel à organiser une bonne cohabitation avec les animaux. L’assistant maternel devra être mis en garde sur son obligation de ne pas laisser l’enfant seul en présence d’un animal.
Enfin, la validité des vaccinations obligatoires des animaux présents au domicile du candidat pourra être vérifiée
Les transports et les déplacements
L’organisation des sorties quotidiennes sera évoquée en fonction de l’accessibilité du domicile et de l’âge des enfants (ascenseur, accès d’une poussette).
Dans le cas d’utilisation du véhicule personnel, la connaissance des règles de sécurité en vigueur pour les enfants transportés en fonction de l’âge, sera également évoquée ainsi que la nécessité d’une autorisation écrite des parents.
Une assurance spécifique du véhicule est obligatoire pour couvrir les enfants accueillis par l’assistant maternel, y compris lorsqu’il n’en est pas le conducteur
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